Spécialisée dans la prise en charge des malades Parkinson et de leur entourage, j'ai suivi une formation avec le Professeur Marc VERIN, Chef de service neurologie au CHU de Rennes et Christel NEUMAGER, Sophrologue référente spécialisée.
La maladie de Parkinson est une maladie neuropsychiatrique, dont l’affection dégénérative provoque des troubles moteurs (kinesthésiques) et troubles non moteurs (émotionnels et cognitif) d’où l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire et dans ce cadre de la nécessité d’intégrer des thérapies alternatives.
Cette maladie comprend différentes formes. Il est donc très important de travailler sur les éléments des symptômes moteurs et non moteurs car il y a une interaction entre émotion et action. En effet, lorsqu’on est ému d’une façon générale, on devient moins performant.
L’aspect négatif du point de vue émotionnel, est que le symptôme moteur s’aggrave considérablement en situation de stress ou de perturbation de l’état émotionnel.
L’aspect positif c’est qu’en cherchant à améliorer l’aspect émotionnel, on va améliorer l’aspect moteur, en effet, si le patient arrive à mieux gérer son stress il va améliorer son état kinesthésique (l’émotion modifiant la chimie du cerveau dans le bon sens).
En effet, la Maladie de Parkinson touchant plusieurs domaines (sensori-moteur, cognitif, émotionnel et motivationnel), dans une dimension interdépendante, on comprend l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire pour ces patients (Médecin généraliste et spécialistes, Kinésithérapeute, Orthophoniste, Psychomotricien, Psychologue, Sophrologue et autres approches alternatives …).
Le service du Professeur Marc VERIN travaille depuis quelques années en collaboration avec un réseau de plusieurs sophrologues spécialisés dans le cadre de la préparation à l’opération de la stimulation profonde d’une part, et au suivi des patients d’autre part.
De par mon expérience, ayant un membre de mon entourage atteint par cette maladie, je me suis rendue compte du désarroi de ces patients, de leur entourage et de tout ce qui pouvait être mis en place pour améliorer leur quotidien par une prise en charge globale et pluridisciplinaire.
En effet, nous savons combien le bien être émotionnel influence considérablement l’état moteur du malade Parkinson, de même que le statut moteur impacte directement l’humeur et son état émotionnel. Dans cette interaction la sophrologie, par ailleurs mise au point par un neuropsychiatre, trouve en tant que soin de support tout son intérêt : Sa motivation initiale étant de permettre de trouver en lui et maintenir ses propres capacités et de prendre conscience de son potentiel, pour lui permettre, dans son quotidien et durant toute l’évolution de la maladie, de trouver les ressources nécessaires pour s’adapter et interagir avec les symptômes et maintenant ainsi, le plus longtemps possible, une bonne qualité de vie ainsi qu’un bien-être psychique et physique
Améliorer son quotidien : Donner des outils au patient pour l’aider à reprendre confiance en lui psychologiquement et physiquement; travailler sur l’équilibre moteur et émotionnel (perte d’équilibre->perte de la confiance, de repère-> déprime->isolement); travailler sur le sentiment de honte souvent présent chez ces personnes qui peu à peu, perdent leur capacités; retrouver la mobilité du visage (amimie) et donc améliorer l’empathie, le lien aux autres; travailler sur le relâchement musculaire, apprendre à prendre conscience de son corps et donc à pouvoir anticiper les blocages pour s’y préparer et y faire face sans angoisse, percevoir l’évolution des symptômes pour en informer le médecin lors des consultations, travailler la respiration et la capacité respiratoire; travailler sur l’attention et la concentration pour une meilleure maitrise de soi; lutter contre le stress et la dépression, gérer ses émotions, retrouver la volonté et la motivation pour lutter contre l’isolement social; gérer la douleur liée aux symptômes musculo-squelettiques; travailler sur le trouble du sommeil et de la vigilance.
Dans le cadre chirurgical : Préparation à la Stimulation Cérébrale Profonde : Comme la préparation à l’accouchement, il s’agit d’aider le patient à se préparer psychologiquement et physiquement à cette intervention lourde et longue pratiquée sous anesthésie locale, en lui permettant d’être acteur au cours de l’intervention et de maitriser les émotions, le stress et les douleurs dues à l’immobilisation prolongée et aux stimulations en cours d’opération qui peuvent être éprouvantes pour le patient par une prise en charge de 10 séances.
Le bénéfice est important pour le patient mais également pour l’équipe médicale, qui pourra travailler dans de meilleures conditions.
Il s’agit d’aider l’entourage à comprendre l’impact de la maladie chez leur conjoint ou parents, pour mieux le comprendre et l’aider, en le soutenant dans la bienveillance. Le but est également de permettre de trouver ses propres capacités face à la gestion du foyer, qu’ils doivent dorénavant assumer entièrement seul, permettre de reconstruire un nouvel équilibre dans le couple ou la famille, le rôle de chacun se trouvant souvent inversé; aider à trouver des stratégies pour maintenir une vie sociale; de gérer le stress et l’anxiété et permettre de pouvoir exprimer et gérer les nombreuses émotions (peurs, colère, sentiment d’impuissance, agacement, inquiétude, isolement subi…), apprendre à lâcher prise et accepter l’aide professionnelle proposée.